Construire la coopération – L’apaisement

Avant-propos

Cette série d’articles n’a pas pour vocation de se substituer à l’aide d’un professionnel de santé mental. C’est un condensé de divers conseils, qui peut être vu comme de « grandes lignes » ; certains éléments peuvent ne pas s’appliquer à vous. Certains points abordés pourraient être source d’angoisse. Soyez précautionneux et critique dans votre lecture.

En cas de doute, parlez-en avec votre thérapeute. Il ou elle connaît les spécificités de votre situation et sera la personne la mieux placée pour vous conseiller.

Dans une volonté d’utiliser le vocabulaire le plus neutre possible, nous utiliserons ici le terme « identité » pour parler des différents états d’identité/parts/identités alternantes/alters/etc.

La bibliographie est disponible à la fin de l’article d’introduction.

Introduction

Si l’apaisement vient après la communication et la compréhension, c’est parce qu’il n’est possible d’apaiser quelqu’un qu’une fois que cette personne s’est sentie entendue et comprise.

Tenter de rassurer une personne de manière automatique a peu de chance d’aboutir. Tenter de la rassurer sans prendre le temps de se mettre à son niveau, de voir les choses de son point de vue, de la rejoindre dans son expérience et de faire en sorte de valider ce qu’elle ressent avant de prononcer les mots qui rassurent, ça ne mènera pas à grand-chose. Tenter d’être trop optimiste, de nier la réalité et les probabilités, ça n’aidera pas plus que de suivre aveuglément la personne dans ses scénarios pessimistes.

En bref, cela n’aide pas de tenter de rassurer sans avoir d’abord pris le temps de comprendre ce qui se passe. Il est important de valider le fait que la personne a le droit de s’inquiéter, qu’au vu de son parcours et de ses expériences passées, ces inquiétudes sont légitimes. Par la suite, il peut être intéressant d’aider la personne à évaluer les probabilités réelles que ces peurs se réalisent, ainsi que l’aider à concevoir des solutions dans l’éventualité où elles se produiront. Ça peut être intéressant d’écrire ces « plans de secours », pour que la personne puisse les relire quand elle en ressent le besoin. Autrement, si on essaie de rassurer pour « effacer » à tout prix la peur au lieu de l’accepter, la personne pourrait ressentir de l’irritation, de la déception ou de la colère, car il y a de forts risques pour qu’elle ne se sente pas prise au sérieux ou qu’elle ait l’impression qu’on lui interdit d’avoir peur.

Les stratégies d’apaisement s’apprennent, elles ne sont pas innées. Cela fait de l’apaisement une étape qui peut être difficile à aborder pour ceux qui n’ont pas d’identité faite pour prendre soin des autres. Elle demande à passer au-dessus de beaucoup de peur et d’appréhension – à surmonter les phobies que nous avons évoquées dans l’étape de  la Compréhension.

Vos autres identités et vous-mêmes avez vécus en mode « survie » la majeure partie de votre vie. Vous avez vécu des choses très dures, parfois horribles. L’étape d’apaisement va conjointement avec la nécessité de reconstruire votre sentiment de sécurité. C’est l’étape à laquelle vous assurez à vos identités que vous, les identités les plus ancrées dans le présent, les identités adultes ou les plus âgées, êtes là pour elles. C’est l’étape où vous les aidez à réaliser que la situation de violence est terminée, que vous faites ce qu’il faut pour que tout le système soit le plus en sécurité possible.

Les notions de base

Pour pouvoir aider vos identités à s’apaiser, il est important que vous ne soyez pas vous-même déclenché, que vous soyez calme et posé, ouvert à ce que votre corps ressent et à ce que vos identités expriment. Si jamais cela est difficile pour vous, n’hésitez pas à demander de l’aide à une autre identité, à votre thérapeute ou à quelqu’un en qui vous avez confiance.

Ça passe également par le fait d’être dans un environnement extérieur sécure. Cela peut être compliqué pour de nombreuses raisons. Par exemple, certaines identités ne se rendent pas compte que les activités qu’elles pratiquent ou que l’entourage qu’elles fréquentent est source de beaucoup de stress et d’angoisse pour les autres – voire parfois pour elles-mêmes !

Prenez le temps d’en discuter avec tout votre système, de considérer leurs points de vue sur votre vie quotidienne et les activités de chacun d’entre vous. Des ajustements et des compromis pourraient être nécessaires.

Si vous passez du temps sur Internet, cette étape concerne également votre vie en ligne, notamment votre utilisation des réseaux sociaux. Prenez le temps de réfléchir à l’utilisation que vous en faites, à ce que ça apporte à votre vie, à comment toutes vos identités vivent votre vie en ligne. Là aussi, vous pourriez avoir besoin de changer certaines de vos habitudes, afin de mieux préserver votre système du stress, de l’anxiété et de la tension que peuvent générer les réseaux sociaux.

Si jamais vous êtes encore dans un contexte de vie difficile pour des raisons économiques, familiales, professionnelles, etc. vous pouvez tout de même travailler cette étape. N’essayez pas de nier la réalité, mais faites comprendre à vos identités que vous faites de votre mieux et que cette situation ne durera pas toute votre vie. Parlez-leur des progrès que vous avez pu faire, même s’ils sont minimes, ainsi que des plans que vous envisagez pour le futur, qui vous permettront d’améliorer votre situation. Discutez de ces plans avec elles, impliquez-les dans vos réflexions. Elles pourraient avoir des idées et des capacités que vous n’aviez pas envisagées !

Développer le sentiment de sécurité au quotidien

Certaines identités pourraient avoir du mal à se sentir en sécurité parce qu’elles n’ont pas le souvenir d’avoir été en sécurité une seule fois par le passé. Il y a plusieurs manières de contre-balancer cette absence d’expériences sécures. L’une d’entre elles est de ramener de la normalité dans la vie de ces identités.

Installez-vous dans un endroit calme et demandez-leur d’imaginer que ça y est, vous êtes totalement et complètement en sécurité dans votre vie. Vous n’avez plus besoin de vous protéger à tout prix, vous n’avez plus besoin de fuir et de vous cacher.

Ensuite, demandez-leur d’imaginer ce qu’elles voudraient faire, dans ce contexte où vous êtes en sécurité. Est-ce qu’il y a une activité qui leur ferait plaisir ? Quelque chose qu’elles auraient envie d’essayer ?

Vous pourriez devoir attendre un petit moment avant d’obtenir une réponse. Souvent, ces identités n’ont jamais imaginé la possibilité de faire quoi que ce soit d’autre que protéger le système de lui-même ou du monde extérieur. Certaines pourraient être tellement incapables d’imaginer avoir une vie réellement sécure qu’elles pourraient avoir besoin de plusieurs semaines et d’aide pour trouver ce qu’elles aimeraient faire dans ce « monde idéal ».

Si vos identités vous proposent des choses qui sont faisables, n’hésitez pas à les effectuer ! Cela vous permettra de montrer à vos identités que votre vie a changé. Ça leur donnera l’occasion de se créer de nouveaux souvenirs, des souvenirs positifs. Cela pourrait également permettre d’installer une relation plus saine, plus confiante, entre vous et vos identités ; de leur montrer qu’elles ont une place dans votre vie et qu’elles peuvent participer aux moments de détente, qu’elles n’existent pas que pour gérer les conflits et le danger.

La visualisation pour développer le sentiment de sécurité

Si les demandes de vos identités ne sont pas réalisables, vous pouvez utiliser la visualisation à travers votre monde intérieur ou à travers la méditation pour donner à vos identités un avant-goût de ce à quoi ressemble le sentiment de sécurité au quotidien. Vous pouvez vous visualiser en train de faire les activités proposées, par exemple – faites attention à bien prendre le temps d’observer ce que cet exercice vous fait ressentir.

D’ailleurs, si vous avez un monde intérieur, une partie de l’apaisement peut se dérouler là. C’est un reflet de votre espace mental, c’est une métaphore de ce qui se passe à l’intérieur de vous. N’hésitez pas à prêter attention à ce à quoi il ressemble, comment il évolue et à le faire évoluer vous-même si vous en avez la capacité.

Est-ce que vos identités ont de quoi satisfaire leurs besoins, dans ce monde interne ? Est-ce qu’elles ont accès à de la nourriture, de quoi s’habiller, se laver ? Est-ce qu’elles ont accès à des jouets, des loisirs adaptés à leur âge ? Est-ce qu’elles ont un espace rien qu’à elles, un espace rassurant pour chacune d’entre elles, où elles se sentent suffisamment en sécurité ?

Si la réponse à une (ou plusieurs) de ces questions est « non », prenez le temps d’en discuter avec vos identités. Demandez-leur si elles souhaiteraient ces choses. Faites attention aux réactions de peur, d’anxiété et d’évitement : il arrive que les identités n’aient pas ces choses dans le monde intérieur à cause de croyances et de peurs issues des traumas. Par exemple, il pourrait n’y avoir aucun moyen de se nourrir dans le monde intérieur parce que vos identités ont été accusées de trop manger lorsque vous étiez enfant.

Cela dit, il est aussi possible que ces choses ne soient pas disponibles à l’intérieur parce que vous les possédez déjà à l’extérieur. Il est donc important de vérifier ce qui manque dans votre monde intérieur et pourquoi ça manque. Demandez-leur aussi s’il y a des choses que nous n’avons pas citées ici qu’elles aimeraient avoir. Vos identités ne pourront pas totalement se sentir en sécurité dans le monde extérieur si elles ne sont pas déjà à l’aise dans votre propre monde interne.

Une autre chose à laquelle il faut prêter attention est l’apparence qu’ont vos identités à l’intérieur. Certaines peuvent utiliser la visualisation et la représentation mentale comme manière d’exposer les croyances qu’elles ont sur elles-mêmes. Des identités qui ont eu le sentiment d’avoir été abandonnées pourraient avoir une allure d’enfants dépenaillés, en haillons, sales. Certaines identités pourraient être persuadées d’avoir été tuées lors des violences et avoir l’apparence de fantômes. D’autres pourraient avoir l’apparence d’animaux réels ou de créatures fantastiques. D’autres encore pourraient ressembler à des monstres de cauchemar, dans l’espoir de faire peur à tout le monde et de ne plus être blessées ou parce qu’on leur a dit qu’elles étaient mauvaises et méchantes. Enfin, certaines identités pourraient avoir l’apparence de vos agresseurs.

Ces apparences racontent une histoire. Pour certaines, elles ne posent aucun problème à l’identité qui l’a adoptée et sont même plutôt positives. Une identité qui a l’apparence d’un énorme chien de berger venant symboliser sa capacité à protéger le système n’a pas forcément besoin qu’on vienne interférer avec cette forme. Cependant, pour d’autres, cette apparence pourrait être le reflet de croyances qui les font souffrir : ça pourrait signifier qu’elles ne sont pas humaines ou qu’elles méritent d’être traitées « comme un animal ». En parler avec elles, leur demander si elles sont à l’aise avec cette apparence et pourquoi elles sont à l’aise avec elle est une étape très importante.

Attention : il ne s’agit pas de les forcer à changer d’apparence ! Il s’agit plutôt de voir avec elles comment vous pourriez vous occupez d’elles afin qu’elles se sentent plus à l’aise. Il faudra toujours demander leur accord avant de faire quoi que ce soit. Pour certaines, même si leur apparence les fait souffrir, elle est aussi ce qui leur donne un certain sentiment de sécurité et elles peuvent ne pas encore être prêtes à la modifier.

Ainsi, une identité enfant dépenaillée pourrait apprécier qu’on prenne soin d’elle, qu’on l’aide à s’occuper d’elle-même, de son hygiène, qu’on l’aide à s’habiller avec de jolis vêtements. Une identité qui a l’apparence d’un de vos agresseurs pourraient accepter une coupe de cheveux, un style vestimentaire différents, qui marquerait le fait qu’elle a peut-être eu l’impression d’avoir participé aux agressions, mais qu’elle est avant tout un membre de votre système et non pas une part de votre agresseur. Une identité qui a pris la forme d’un animal parce qu’elle a l’impression de ne pas avoir le droit d’être humaine pourrait avoir besoin de beaucoup d’attention, d’affection et de respect avant d’oser se montrer sous une autre apparence.

La symbolique des noms

Si toutes les personnes qui ont un touble dissociatif complexe n’ont pas forcément de noms pour leurs identités, quand une identité possède un nom, il peut être intéressant de s’attarder dessus. C’est surtout vrai quand le nom (ou le surnom) a été consciemment choisis par l’identité qui le porte ou par le système. Il vient raconter quelque chose sur la manière dont se perçoit l’identité, dont elle est perçue par le système ou dont elle voudrait que le système la perçoive.

Ainsi, il faut particulièrement faire attention aux noms, surnoms et qualificatifs qui peuvent avoir un impact négatif. Par exemple, pour une identité qui a un comportement violent, que le reste du système choisisse d’utiliser des surnoms se basant sur des noms de méchants de films ou romans n’est peut-être pas la meilleure des idées. À moins qu’elle prenne ça comme un respect de sa force et/ou se sente liée à ce personnage, ça ne va pas l’aider à se sentir écoutée, respectée ou comprise. Elle se sentira plutôt mise à l’écart, rejetée et détestée, ce qui compliquera la mise en place de la coopération.

N’hésitez pas à parler de leurs noms avec vos identités, de leur demander pourquoi elles ont ce nom-là, ce à quoi ça les renvoie. Si certaines identités ont un nom qui a été choisi par vous ou par le reste du système, demandez-leur si elles sont d’accord pour continuer d’être appelées ainsi ou si elles préféreraient un autre nom. Idem pour les identités dont le nom ou le surnom pourrait être perçu négativement : une identité plutôt jeune qui porte le surnom de « Pleureuse » pourrait apprécier qu’on lui donne un autre nom.

Ceci dit, si après discussion, une identité n’a pas envie de changer de nom, ne la forcez pas !

L’apaisement et l’ancrage

L’apaisement, c’est aussi l’étape où vous apprenez à les aider à gérer leurs déclencheurs, à revenir dans le moment présent, à voir les choses selon le contexte présent plutôt que le contexte passé. Pour cela, les techniques d’ancrage sont très importantes.

Ceci dit, il se peut qu’une technique d’ancrage qui fonctionne à un moment donné avec une identité donnée ne fonctionne pas dans un autre contexte ou avec une autre identité. Vous pourriez aussi avoir besoin d’adapter certaines techniques pour qu’elles soient plus efficaces pour vous. Ça va donc demander d’essayer et de tester avant de trouver ce qui fonctionne.

Il y a beaucoup d’autres causes qui peuvent expliquer qu’une technique d’ancrage ne fonctionne pas ou pas totalement. La plus commune, c’est que le cerveau a besoin d’entraînement, de répétitions pour constater que s’il fait descendre son niveau d’inquiétude, il ne va rien lui arriver. Si vous ou certaines de vos autres identités êtes dans ce cas-là, il sera très important que les identités concernées s’entraînent aux techniques d’ancrage et à la pleine conscience qui va avec quand tout va bien. Sinon, si vous ne les utilisez que quand vous êtes en crise et qu’elles ne fonctionnent pas, votre cerveau risque d’associer ces techniques à l’état de crise et elles auront finalement l’effet inverse à celui recherché.

Il se peut aussi que plusieurs identités soient déclenchées en même temps. Dans un tel cas, il est nécessaire que toutes soient attentives lors de l’utilisation de la technique d’ancrage. L’angoisse, la peur et/ou le sentiment de malaise ne redescendra pas s’il n’y a qu’une seule identité parmi celles déclenchées qui effectue les techniques d’ancrage. De même, si une identité calme le corps pour les autres, mais que celles déclenchées ne sont pas suffisamment concentrées sur elle et le corps, si elles sont encore trop submergée par leurs émotions, ça ne servira à rien.

Si les techniques d’ancrage fonctionnent sur le moment, mais que l’angoisse ou la dissociation reviennent à la seconde où vous vous arrêtez, ça peut être le signe qu’il n’y a pas qu’une identité qui est déclenchée.

Ecoutez les peurs

Une autre chose qui permettra à vos identités de développer leur sentiment de sécurité, c’est de les écouter et de les prendre au sérieux lorsqu’elles ont peur. Comme nous l’avons évoqué au début, on n’a jamais peur « pour rien ». Si cette peur n’a pas de raison d’être au moment présent, elle est au moins le reflet d’une situation passée qui a bien eu lieu.

Il est donc important d’écouter et de comprendre l’identité apeurée, avec compassion et sans minimiser ou amplifier la situation. Vous pouvez reformuler ce qu’elle vous dit en verbalisant les émotions que vous percevez dans son discours. Par exemple : « Avec ce que tu m’expliques, j’ai l’impression que tu es vraiment effrayée par tout ça. ».

Ensuite, demandez-lui si vous pouvez faire quelque chose pour l’aider, si elle a besoin de quelque chose en particulier pour être rassurée. Faites-lui des propositions si elle n’a pas d’idée et voyez ce qui lui parle. Se contenter de dire « il n’y pas de raison d’avoir peur » ne suffit pas : il va falloir l’aider à réaliser qu’elle est en sécurité.

Ça peut se faire en discutant, en voyant avec cette identité quelles sont les différences entre le contexte passé et le contexte présent. Souvent, il faut aussi passer par le corps, notamment avec les techniques d’ancrage. Enfin, s’il y a des actes ou des rituels qui sont adaptés à la situation et qui pourraient rassurer cette identité apeurée, n’hésitez-pas !

Il arrive souvent que certaines identités anticipent les catastrophes à l’avance. Si c’est possible, réunissez votre système et mettez au point un (ou plusieurs) plan de secours  pour prévenir et/ou gérer cette catastrophe. N’oubliez pas d’inclure la possibilité de demander de l’aide à des personnes extérieures dans ce plan. Vous pouvez ensuite écrire ce plan (ou ces plans) sur papier, de manière à ce que l’identité apeurée puisse le relire dès qu’elle en aura besoin. Vous pouvez aussi le lui lire à voix haute.

Il arrive que la peur d’une identité n’ait littéralement aucun lien avec le moment présent, que le lien avec le passé soit trop flou, que les émotions soient fortes et que vous ne puissiez pas faire grand-chose. Dans de tels cas, prenez le temps de consoler cette identité, de rester avec elle, de lui montrer qu’elle n’est pas seule. Si jamais vous avez du mal à tolérer les émotions de cette identité, demandez de l’aide au reste de votre système ou à quelqu’un d’extérieur. Si vous avez des animaux de compagnie qui peuvent aider à la rassurer, n’hésitez pas !

Quand être rassuré fait peur

Il se peut que certaines identités ne soient pas prêtes à être rassurées. Certaines pourraient avoir encore plus peur, d’autres pourraient s’énerver. N’hésitez pas à poser des questions, à elles ou à d’autres identités, et à réfléchir afin de comprendre pourquoi elles ont du mal avec le fait de se sentir en sécurité.

Pour une bonne majorité, c’est parce que c’est leur état de vigilance qui leur donne l’impression d’être en sécurité. Être en alerte leur permet de voir venir le danger ; à l’inverse, se détendre et se relaxer sont, pour elles, une invitation à être agressé.

Il faudra travailler lentement avec elles, par exemple en trouvant un endroit calme où vous êtes objectivement en sécurité et en leur proposant de baisser temporairement le niveau de vigilance d’un cran ou d’un demi-cran, et d’observer ce qui se passe, comment elles se sentent. Petit à petit, elles pourront tolérer de plus en plus  l’apaisement que vous leur proposerez.

Vous pouvez aussi leur offrir, grâce à la visualisation dans votre monde interne (si vous en avez un) des lieux où se cacher ; des lieux que vous pouvez construire ensemble, une pièce particulière avec des recoins, des rideaux qui tombent jusqu’au sol, une longue nappe sur la table pour se cacher en dessous… les possibilités sont infinies.

Si la visualisation interne est difficile pour vous, vous pouvez créer ces lieux sécures en les dessinant ou à l’aide d’images, de collages, vous pouvez créer un moodboard ou un album de scrapbooking.

Certaines identités ont des compétences qui peuvent aider à la gestion des identités les plus craintives : certaines ont un comportement naturellement plus maternel ou protecteur. N’hésitez pas à leur demander de l’aide !

Conclusion

Vos identités ont été créées pour vous protéger d’une grande partie des violences de votre passé. Maintenant que ces violences sont terminées, c’est à votre tour de les protéger, de leur montrer que le monde n’est pas un endroit horrible, qu’elles n’ont plus à jouer le soldat 24h/24, qu’elles ont le droit de se sentir bien et d’être heureuses.

La guerre est finie, ou bientôt finie, elles peuvent commencer à panser leurs blessures et guérir. Le fait qu’elles se sentent un peu plus en sécurité, protégées et aimées pourra vous permettre de construire un sentiment de sécurité au niveau global, que tout le système soit moins souvent déclenché et de faire retomber les niveaux de stress et d’anxiété de tout le monde.

Ça vous permettra de reprendre confiance en vous et d’être plus serein. Cela permettra à tout le monde d’être plus ouvert aux compromis, moins sur la défensive et augmentera vos capacités à coopérer. Sur le long terme, développer ses compétences d’apaisement et construire votre sentiment de sécurité vous permettra d’augmenter vos capacités de fonctionnement.

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